Chroniques Lycéennes 2022

Chroniques Lycéennes 2022

Option CAV et Prix lycéen

Les élèves des options Cinéma Audiovisuel des lycées Lama Prévot de Rémire-Montjoly et Léopold Elfort de Mana vont participer tout au long de la semaine au FIFAC.  

Au programme : projections, rencontres avec les réalisateur.trice.s et les membres du jury, ateliers d’écriture et réalisation de critiques. Le jury lycéen décerne le Prix des lycéens parmi la sélection des films documentaires longs-métrages en compétition. 

CHRONIQUES VIDÉOS

DEL OTRO LADO
d’Ivan Guarnizo Colombie
VAI CAVALO
d’Harold Grenouilleau, co-réalisé avec Vincent Rimbaux
ZO REKEN 
d’Emmanuel Licha
PAROLES DE NÈGRES
Sylvaine Dampierre
EDNA
Eryk Rocha
NIÑOS DE LAS BRISAS
Marianela Maldonado
LES PASSAGERS DU PONT
Mariette Monpierre
130 HERMANOS
Ainara Aparici
WANI
Nicolas Pradal et Kerth Agouinti

CHRONIQUES ÉCRITES

Kerth Agouinti, réalisateur guyanais, co-réalise avec Nicolas Pradal son tout premier film Wani.

Wani est un film documentaire biographique, le titre est éponyme. Après avoir perdu son père brusquement, le Gran Man Doudou, Wani a hérité de son savoir-faire. Ce film porte sur son deuil, il va devoir diriger l’équipe qui part à la chasse pour la levée du deuil. 

À travers ce film, on nous montre une infime partie du quotidien des habitants du fleuve Maroni. Il ne s’agit pas que d’un simple film biographique mais aussi d’un film qui nous montre toute la richesse, la tradition et les coutumes des Bushinenge. Il est vrai que certaines images pourraient perturber voire choquer, en particulier les personnes étrangères à ces cultures. 

Nous avons eu la chance de rencontrer le réalisateur en personne pour lui poser des questions dont celle-ci :
« Pourquoi avoir décidé de tourner un film sur les Bushinenge ? ».
Sa réponse nous a beaucoup plu : « C’est pour montrer que nous aussi les gens du fleuve sommes capables de faire des choses ». Il explique que les Bushinenge ont des capacités en cinéma et qu’il préfère que ce soit un Bushinenge qui filme plutôt que ce soit quelqu’un de l’extérieur, car qui peut mieux expliquer et montrer les richesses d’un pays que la personne qui y vit ? 

Ce film nous a tout particulièrement plu car bien qu’on nous apprenne que Wani a perdu les siens, il n’a pas abandonné tout le savoir-faire qui lui a été transmis et a su en faire bon usage. De plus, on constate une très forte croyance aux esprits, aux ancêtres.

On peut dire que les réalisateurs cherchent à nous sensibiliser et à nous faire découvrir leurs coutumes. Maintenant c’est à vous d’avoir votre interprétation de ce film et de découvrir ces cultures !

Love-Kendja, Kencya et William

Niños de las brisas est un film documentaire vénézuélien réalisé par Marianela Maldonado en 2022.

Ce documentaire suit trois enfants vénézuéliens du quartier pauvre de Las Brisas qui ont pour objectif de devenir des musiciens professionnels du dispositif musical « El Sistema ».

La réalisatrice accompagne ces jeunes tout au long de leur parcours musical. Edixon a 15 ans, son père a été tué alors qu’il n’avait que 9 ans, il vit avec sa grand-mère et sa mère sourde. Dissandra, 12 ans, vit avec sa mère, ses 2 petites sœurs sont décédées à la naissance. Wuilly, 17 ans, grandit avec une éducation stricte.

Ici, la musique a une place particulièrement importante, elle fait le lien entre les trois personnages principaux, ce lien se forme à travers le violon. Ces jeunes sont dévoués à la musique et prêts à tout pour réaliser leur rêve, celui d’intégrer un orchestre national, mais la crise économique de 2016 fait basculer leur vie. Entre manifestations et conflits familiaux, ils tentent de s’en sortir.

Wuilly fait de son instrument une force en le transformant en instrument de lutte pour faire entendre sa voix durant les manifestations tandis qu’Edixon l’échange contre une vraie arme en s’engageant dans l’armée. Dissandra s’exile pour poursuivre son rêve de musique.

Ce film est dynamique et captivant. Sur 10 années, on est témoin de leur parcours et de leur évolution, et la réalisatrice nous donne envie de les voir réussir.

Dahana, Kelys et Wiscentia

Ce film documentaire a été réalisé par Emmanuel Licha en 2021.

Ce documentaire nous présente une voiture surnommée « zo reken » qui circule dans les rues de Port-au-Prince, conduite par un chauffeur de taxi mystérieux, solidaire et à l’écoute de la population. Il ne dit rien mais grâce à lui, son véhicule devient un lieu de débat. Cela nous permet de comprendre le contexte politique et gouvernemental du pays.

Le réalisateur accompagne le chauffeur de taxi dans ses trajets et fait la rencontre de plusieurs habitants qui apportent leur point de vue sur la situation d’Haïti. On entendra des discussions autour de l’agriculture, l’aide humanitaire, l’économie, la santé, les écoles et les inégalités qui dévastent le pays.
Nous pouvons observer dès la scène d’ouverture la vitalité des habitants : des musiciens jouent du tambour et de la guitare dans la rue. La musique qui accompagne les plans des gyrophares donne un avant-goût de la tonalité critique du documentaire. Ensuite, grâce à la caméra embarquée dans le 4×4, nous pouvons remarquer l’état d’insalubrité du pays et des échauffourées entre la population et le gouvernement. Cela met directement le spectateur dans le vif du sujet.
Le film se termine par un plan d’ensemble sur une réunion entre amis qui se déroule autour du zo reken, symbole important de revendications pour les habitants en Haïti.
Ce film documentaire nous permet de mieux connaître l’actualité du pays et le ressenti de la population. Le spectateur est associé aux échanges et pris à parti.

Estevan, Loracia et Naline

Vai Cavalo est un film réalisé par Harold Grenouilleau et Vincent Rimbaux au Brésil en 2022.

C’est l’histoire du jeune Dirlinho, 12 ans, qui rêve de devenir jockey professionnel comme son idole « Fabinho ». Il a un cousin, Edivan, 10 ans, qui lui veut être indépendant pour échapper à sa mère qui le maltraite. Tous les deux vivent dans un milieu miséreux, ce qui les pousse à grandir trop vite.
Ils font des courses de chevaux, se mettent en danger de mort dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie. D’un côté, le spectateur est entraîné par l’excitation de la course. Le caméraman fait monter l’adrénaline, il suit la course caméra à l’épaule. D’un autre côté, on se rappelle cette scène choquante où le cheval dopé devient incontrôlable, et pourtant les adultes forcent quand même l’enfant à monter sur le cheval. Le dopage semble d’ailleurs être une pratique courante dans ces courses non officielles.
Les rôles sont inversés, les enfants tiennent le rôle des adultes : c’est grâce à eux que sont financés les besoins du foyer. Ils servent de divertissement et font l’objet de paris.
Durant le film, Dirlinho cherche à aider Edivan à devenir indépendant et à surmonter ses peurs comme le ferait un grand frère. Le monde de la course fait naître une rivalité entre eux, cependant leur amitié reste forte.
Les émotions des deux enfants sont visibles à travers les gros plans sur leurs visages. La caméra met en lumière les blessures infligées à Edivan par sa mère. Mais le film se termine sur une note de joie : Dirlinho et Edivan partagent un moment de bonheur au parc aquatique. On les voit rire, on a l’impression qu’ils redeviennent des enfants.

Clicia, Efrahim, Pierre-André

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