Éditos – Édition 2025
Un espace d’écoute et de rencontre des cultures
Bienvenue à cette 7e édition du Festival International du Film documentaire Amazonie-Caraïbes !
Depuis 2019, le Fifac vous propose le récit des peuples qui, depuis des siècles, subissent les violences croisées du capitalisme et de la colonisation. Déforestation, cultures intensives, pollution des sols, pillage des terres amérindiennes, déplacement des populations, acculturation, répression politique : autant de sujets que nous aborderons tout au long de cette semaine de projection. Mais derrière les blessures, il y a aussi la force : celle des voix qui s’élèvent, des récits et des témoignages qui refusent le silence. Celle des artistes et de la jeunesse qui trouvent les moyens de s’élever grâce à la culture.
Le FIFAC n’est pas un simple rendez-vous cinématographique. Le Camp de la Transportation, avec ses 3 sites de projections, devient un espace d’écoute et de rencontre des cultures. Les films que vous allez voir ne cherchent pas à distraire : ils dérangent, ils révèlent et mettent en exergue notre Histoire pour mieux comprendre les grands enjeux politiques, sociétaux et environnementaux d’aujourd’hui. Ils nous rappellent que l’Amazonie et les Caraïbes ne sont pas la somme de pays exotiques, mais des épicentres de luttes globales. Car il ne faut pas l’oublier : une caméra est une arme. Cette puissance a un prix et aujourd’hui encore, des journalistes et des cinéastes sont assassinés dans les zones de conflit, pour avoir osé filmer ce que les oppresseurs voudraient cacher.
Face au retour des idéologies fascistes, à la persistance des logiques coloniales et à l’avidité sans fin du capitalisme, le cinéma documentaire devient un outil de résistance. À l’heure où la création culturelle et les festivals sont mis en péril par la baisse drastique des aides financières, chaque projection est une invitation à repenser nos rapports au monde et à imaginer ensemble de nouveaux horizons de liberté.
Le FIFAC s’impose aussi comme un espace de référence pour la réflexion et la coopération professionnelle autour du documentaire en Amazonie et dans la Caraïbe. Au-delà des 32 films programmés, le festival se veut également une plateforme d’échanges destinée aux producteurs, diffuseurs, distributeurs et institutions partenaires.
L’enjeu est clair : renforcer la circulation internationale des documentaires ultramarins et régionaux, en leur donnant une visibilité accrue sur les marchés européens, latino-américains et caribéens. Trop souvent confinées à des diffusions locales ou à des parcours limités en festival, ces œuvres nécessitent des stratégies mieux structurées pour atteindre un public élargi.
Pour aborder ces enjeux, nous avons la chance d’accueillir des intervenantes de tout premier plan. Aurélie Reman, directrice de Sunny Side of the Doc, Laurence Hamelin, responsable de programmes pour le pôle documentaires Science et Découverte de France Télévisions, Muriel Barthélémi, directrice régionale de Guyane la 1ère, Estelle Mauriac, productrice, Gabrielle Lorne responsable des programmes au pôle Outre-mer de France Télévisions.
Les discussions permettront d’identifier les réseaux-clés mais aussi les leviers pratiques : présence renforcée dans les marchés professionnels, versions internationales préparées en amont, mutualisation des moyens de promotion.
Le FIFAC entend ainsi contribuer à l’intégration durable des récits amazoniens et caribéens dans le paysage mondial du documentaire.
Toute l’équipe du FIFAC vous souhaite un bon festival !
Bertrand Le Délézir
Directeur du FIFAC
Frédéric Belleney
Délégué général du FIFAC
Sophie Charles
Maire de Saint-Laurent du Maroni
Chers festivaliers, chers invités, chers amis,
Cette année, le FIFAC ouvre ses écrans sur un territoire sans murs : un espace où l’Amazonie, la Caraïbe et les Outre-mer français se répondent et s’entrelacent.
Pour cette 7e édition, notre festival mettra à l’honneur des œuvres documentaires qui questionnent, interpellent et inspirent, des récits qui explorent les luttes, les mémoires et les espoirs de peuples souvent invisibles. Le cinéma devient ainsi une fenêtre sur ceux que l’on n’écoute plus, un miroir tendu vers un fragment d’humanité.
À travers ce festival, notre ville, carrefour de métissages et de créativité, continue de se forger un nom, non seulement comme pôle culturel, mais aussi comme un lieu de réflexion et de transmission des valeurs qui façonnent nos sociétés contemporaines : la solidarité, l’inclusion et le respect. Ici, au Camp de la Transportation, le cinéma n’est pas seulement un art, il est mémoire, résistance et futur.
La réalisation de cet événement n’aurait pas été possible sans le soutien précieux de nos partenaires.
Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à France Télévisions, partenaire majeur du FIFAC, ainsi qu’à l’association AFIFAC pour son organisation.
Nos remerciements vont également aux réalisateurs, producteurs, professionnels et bénévoles qui, par leur passion et leur engagement, permettent à cet événement d’exister et de rayonner au-delà de nos frontières.
Comme l’écrivait Albert Camus, « la vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent ».
Leur engagement est une promesse d’avenir pour notre culture.
Je vous souhaite à tous un excellent festival.
Sophie Charles
SYLVIE GENGOUL
Directrice du Pôle Outre-mer, France-Télévisions
Le FIFAC, déjà 7 ans…
7 ans de navigation hors des murs, hors des marches…
Juste à la force de l’Amazone,
À transporter des d’histoires d’ici et d’ailleurs,
À croiser des regards, à susciter des rencontres…
À apprendre, à comprendre
À l’instar des affluents du plus grand fleuve du monde, il rassemble, ramène sur son passage l’esprit du Brésil, de la Colombie… ou de la Guyane sa terre nourricière…
Le voilà prêt à construire des dialogues puissants…
Sur un socle de plus en plus solide
Alors on remonte à la source, là où réside l’essentiel, le vrai…
Jusqu’aux peuples premiers…
On s’enracine non pas pour tournoyer sur nous-mêmes
Mais pour chercher en profondeur, de l’intérieur
Pour que les histoires ne s’évanouissent pas une fois passées les portes du FIFAC…
Pour ne pas s’encombrer de récits construits de toutes pièces pour nourrir l’œil affamé des amateurs d’images préfabriquées.
Pour Penser autrement, s’instruire d’autres idées, d’autres valeurs, d’autres imaginaires, entendre et voir d’autres réalités… … Celles de l’autre côté de la mer… Les nôtres, nos mémoires vivaces d’une histoire qui va chercher dans ses origines la moindre lueur, à un présent vivant et vivifiant…
Des va-et-vient incessants d’hier à aujourd’hui donc… Des récits de blessures, de résistances, les aspirations des peuples… Dans 32 films, dont 6 tournés sur la seule terre de Guyane, 9 en compétition pour ce festival…
Pour un titre certes, mais surtout pour tracer demain, un demain sans haut ni bas, un demain plus juste.
Sylvie Gengoul
Gabriel Serville
Président de la Collectivité Territoriale de Guyane
Le Festival International du Film Documentaire Amazonie-Caraïbes (FIFAC) s’impose désormais comme un rendez-vous culturel majeur, dont la notoriété dépasse largement les frontières de la Guyane. Cette 7e édition en est la preuve : en compétition officielle, neuf documentaires venus de la Guyane, du Paraguay, du Suriname, de la Colombie, du Brésil, de la Martinique et de Cuba, viennent porter un regard sincère, puissant, souvent bouleversant, sur nos sociétés, nos combats, nos territoires.
Ces œuvres démontrent, une fois encore, que le cinéma documentaire est un outil de transmission, de résistance et d’émancipation.
L’introduction cette année du Prix Demain, imaginé par France Télévisions – pôle Outre-mer, rappelle avec force l’urgence de penser aux défis environnementaux, sociaux et climatiques auxquels nos territoires sont confrontés, une initiative qui prend une résonance d’autant plus forte à l’aube de la COP30.
Mais le FIFAC est aussi un véritable levier pour l’écosystème culturel local. Il contribue à la formation, à l’accompagnement et à la structuration d’une filière audiovisuelle en plein essor. La convention CNC–CTG 2023-2025, qui poursuit une politique culturelle ambitieuse, en est une illustration concrète : 152 projets audiovisuels soutenus entre 2011 et 2024.
Le FIFAC confirme que la culture est un moteur de développement : elle nourrit la citoyenneté, combat les inégalités, renforce la solidarité et encourage le vivre-ensemble.
C’est pourquoi la Collectivité Territoriale de Guyane continuera de soutenir avec force et conviction ce festival unique. Car faire rayonner la Guyane, c’est aussi préparer les horizons culturels, sociaux et environnementaux de demain.
Gabriel Serville
Serge Abatucci
Président de l’association AFIFAC
« Chacun peut en lui abolir les duels germes vivaces des grandes violences » (Pierre Rabhi)
Résonance
Sonne
Sonne
Sons
Lumières
Au cœur,
« Terre sanguine »
Vibrance des racines
Du manguier centenaire
Témoin d’histoires
Histoires
Non glorieuses
Pansements de sable
Sédiments
Transformation
En quelques décennies
Ce lieu multiplie les voix, croise les pratiques et encourage les échanges
Pour révéler une note harmonique de créativité, où chaque singularité
Contribue à une œuvre commune plus grande
Ici
Là
Voici la 7e Edition du FIFAC
Timorée, Fragile
Elle est là malgré tout pleine d’espoir et de rêves
Partagés
Énergie renouvelée par sa nouvelle équipe
La voilà
Que s’ouvrent grand les portes de Saint-Laurent,
Et du Camp de la Transportation
Aux voyageurs comme aux enfants d’ici,
Aux festivaliers venus des quatre horizons,
Recevez le souffle chaud de notre hospitalité
Prenez place
Chaises longues, petits bancs hamacs,
Sous la voûte étoilée avec la bienveillance du manguier des lucioles
Ici, l’image danse, la parole circule
Bienvenue à tous, que la magie du FIFAC
Soit le trait d’union entre nos cultures,
Et qu’ensemble, sur cette rive vivante,
Nous inventions d’autres rêves, d’autres futurs
Serge Abatucci