Djobeurs
GUYANE
Philippine OREFICE
• ETAPE
En développement
• RECHERCHE QUOI ?
Des producteurs
RÉSUMÉ
À Saint-Laurent du Maroni, Anita a aménagé un petit commerce près de sa maison. Tous les jours, elle vend des boissons fraîches, des paquets de chips et des bonbons aux enfants du quartier et aux chalands qui passent devant son échoppe en bois. Dans les meilleurs mois, elle parvient à réunir quelques centaines d’euros pour elle et ses enfants. Sullivan, quant à lui, est piroguier. Avec une embarcation qu’il loue, il transporte les voyageurs d’une rive à l’autre du Maroni. De son côté, Joseph – qui a monté une boulangerie dans son quartier – régale ses voisins de quiches et de pain frais, tandis qu’Élodie coiffe ses clients dans son salon et que Stive sillonne la ville comme taxi. Tous les cinq sont des djobeurs : leurs activités, non déclarées, passent sous le radar de l’administration et – parfois – de celui des autorités. Il faut dire qu’en Guyane, hormis quelques secteurs, le marché du travail est aussi inégalitaire que désertique pour qui n’a pas de diplôme. En 2020, les mesures de confinement liées à la crise du coronavirus ont mis l’économie informelle à l’arrêt. Dans l’Ouest guyanais, 15 000 colis alimentaires ont ainsi été distribués depuis le début de la pandémie. Preuve, s’il en fallait une, de l’importance de ces djobs. Mais comment vit-on, en Guyane, quand on est djobeur ?