Tout au long du film, le réalisateur José Barahona apparaît à l’image et va à la rencontre des peuples indigènes du fleuve Rio Negro. Il dialogue avec eux pour mieux comprendre le devenir ou la disparition de la langue nheengatu, qui est une langue qui fut imposée aux Amérindiens par les anciens colonisateurs. Les personnes interviewées sont d’abord réticentes : on imagine qu’elles craignent d’exprimer publiquement leurs critiques… Puis au fur et à mesure, la distance se réduit entre les indigènes et les « hommes blancs » de l’équipe de tournage. Le réalisateur propose à certains de participer à la réalisation du documentaire en filmant quelques scènes de leur vie quotidienne avec des téléphones portables, ce qui donne beaucoup plus de réalisme à ce film. Dans ces moments, ils sont véritablement eux-mêmes. A la fin, un jeune tourne la caméra vers le réalisateur qui devient le filmé.
Au fil du temps, le réalisateur s’éloigne du sujet originel de son film pour finalement parler de la culture et du mode de vie des différentes communautés du fleuve à travers plusieurs interviews de personnes attachantes. Ceci n’enlève rien à la qualité du film, et apporte en plus une touche d’humour, comme dans la scène de l’homme qui affirme qu’ils mangent de tout… même des humains !
Un documentaire émouvant que tout le monde peut regarder. Unique dans son genre, une histoire très intéressante car on assiste à la naissance d’un lien amical entre les peuples indigènes et l’équipe du film.
Il raconte l’histoire de deux sculpteurs : Rudy Bron et Kafé Betian, résidant à Charvein et Madjo Kampu près de Saint-Laurent du Maroni. Tous les deux ont une passion en commun, la sculpture du bois, une tradition ancestrale qui se transmet de génération en génération. A travers leur parcours, nous découvrons un art, une technique mais aussi une philosophie. Ces deux artistes sculpteurs et les responsables de l’ONF nous invitent à prendre conscience de la nécessité de préserver la forêt et du développement durable à travers leurs pratiques.
Nous avons aimé ce film car Il s’agit d’un documentaire attachant ; Rudy et Kafé témoignent de leur passion et de la difficulté à transmettre aux plus jeunes cet art traditionnel. L’histoire est racontée de façon poétique et structurée. On alterne entre les deux parcours de vie atypiques parsemés d’anecdotes. On remarque que le réalisateur a choisi de privilégier la lumière « naturelle » mettant en valeur la symbiose entre ces hommes et la nature. Nous constatons que le choix des musiques est judicieux et qu’il est raccord notamment avec la personnalité de Kafé.
Du début à la fin du documentaire, des gros plans nous plongent réellement dans l’atmosphère de ces deux artistes sculpteurs, ils imposent le respect de leur travail et de leur art. Selon nous, Rudy et Kafé sont des personnes heureuses dans leur vie et fières de leur culture. Ils aiment leur métier et n’éprouvent pas le besoin voire l’obsession d’être riche ou d’avoir une vie de « star ». La mise en scène et les cadrages proposés sont variés, les mouvements de caméra sont dynamiques et pertinents. Le réalisateur a réussi à nous tenir en haleine du début jusqu’à la fin. L’intervention de l’ONF n’est pas pertinente pour nous, même si la relation est évidente et intrinsèquement mêlée entre ces artistes et l’ONF. A notre avis, il aurait fallu réduire le temps de la séquence. C’est un film à voir absolument car il présente une des facettes culturelles de la Guyane.
Guyane Connect’ a été fondée par le CNES, ArianeGroup, le Rectorat de Guyane et l’Université de Guyane/IUT de Kourou. L’association souhaite ouvrir le champ des possibles pour favoriser le transfert de compétences entre l’industrie, les associations, les entrepreneurs, les étudiants et les particuliers.
Ainsi l’équipe de l’AFIFAC pourra déployer les solutions numériques pour le “CÔTÉ PRO” du Festival lors d’une résidence technique à la Station K du 24 au 27 août 2021.
Le « FabLab » Station K est un laboratoire de fabrication créé par Guyane Connect’. Vous avez une idée ? Vous aimeriez devenir un Maker ? C’est un espace collaboratif proposant les outils numériques (stations graphiques, drones) et du matériel de prototypage moderne (imprimante 3D, découpeuses lasers) sur simple adhésion.
L’objectif est de rendre accessible les nouvelles technologies pour la réalisation des projets tout en favorisant la circulation des idées et le transfert de connaissances.
Nos activités se basent sur la devise des FabLab : “apprendre, fabriquer, partager”. Cette philosophie contribuera à la promotion des solutions “Made in French Guiana” car pour nous, “la créativité, c’est le futur qui s’amuse !”.
Tous issus de l’univers professionnel du spectacle vivant, du cinéma ou de la télévision, ils ont le souhait de porter les valeurs artistiques et culturelles des mondes sud-américain, caribéen et européen.
Greg GermainChères amies et chers amis,
D’abord vous dire ici que c’est un très grand honneur d’avoir été choisi comme président du jury du troisième Festival International du Film documentaire Amazonie-Caraïbes, le FIFAC.
C’est aussi un grand bonheur pour moi de revenir dans la mythique ville de Saint-Laurent en plein cœur du camp de la transportation, heureusement transformé par les autorités de Guyane en lieu de culture et de mémoires. Adossée au puissant Maroni que partagent tant de peuples, tant de cultures, et tant d’imaginaires, la ville de Saint-Laurent est un laboratoire vivant du dynamisme de la plus vaste région de France.
Le silence artistique auquel cette pandémie nous a réduits ces dix-huit derniers mois nous a démontré combien la culture est essentielle pour notre vie, pour La vie et combien nous avons besoin de la sollicitation, de la présence, du regard et des émotions de l’Autre.
En tant qu’organisateur d’un festival, je mesure ce qu'il faut de volonté, d’énergie et de ténacité, pour se remettre en mouvement et je voudrais remercier encore une fois les initiateurs de cette manifestation qui nous permet d’aller à la rencontre de cette nouvelle entité géographique : l’Amazonie-Caraïbes.
En prenant connaissance de la programmation de 2021, je comprends mieux les raisons de l’existence du FIFAC. Une façon de résister en portant loin les atouts de ces Régions du monde, en s’appuyant sur la chance et la richesse que constituent l’histoire, la vitalité et les singularités de chacune de ces cultures, de ces langues et de ces peuples.
Car, ne nous trompons pas ! Les créations, les traditions, les histoires de ces pays pourraient si nous n’y prenons garde, s’évaporer et disparaître, balayées par le tsunami ravageur des images mondialisées que nous recevons sur nos écrans petits et grands.
Je crois profondément que les cultures d’Amérique du Sud, de la Caraïbe, de tous ces petits pays, de tous ces lieux de créolisation singulière dont l’identité s’est construite sur le dépassement d’une terrible histoire coloniale, savent mieux que d’autres mettre en lien l’héritage de civilisations multiples, et nous apprennent une autre façon (comme dirait Edouard Glissant), d’établir Relation. Une autre façon d’être au monde ; une façon, et je le crois de toutes mes forces, plus humaine.
Le FIFAC nous permet aussi de prendre le pouls et de rendre compte de cette Amazonie-Caraïbes, par la mise en valeur de ses jeunes talents et des regards qu’ils portent sur leur continent.
Cette année, les films documentaires sélectionnés nous feront vibrer et nous permettront de réaffirmer avec détermination que le cinéma, les arts, la culture, sont décidément des produits de haute nécessité.
Bon festival à toutes et à tous.
En parallèle de sa carrière d’acteur (Il a participé à une vingtaine de films et à de nombreuses séries télévisées ; il est connu également pour être, entre autres, la voix française de Will Smith), de réalisateur et de producteur, Greg Germain milite en faveur de la diffusion des cultures de tous les Outre-Mer.
En 1992, il fonde l’association CinéDom+, dont le projet est de donner aux professionnels des DOM la possibilité de bénéficier des aides à l’exploitation, à la production et à la distribution accordées par le Centre National du Cinéma (CNC). Il crée également les Théâtres d’Outre-Mer en Avignon (TOMA), vitrine sans précédent sur la création ultramarine au cœur du festival d’Avignon. En 2012, il est nommé président de l’Agence de Promotion et de Diffusion des Cultures d’Outre-Mer qu’il a fondée. Il entreprend une tournée dans les territoires ultramarins afin de développer la dynamique nécessaire aux échanges et à la création entre des territoires éloignés et aux cultures souvent ignorées. En 2009, il est élu président d’Avignon Festival & Compagnies (AF&C), l’association qui accompagne le festival OFF d’Avignon.
Parallèlement, il poursuit sa carrière personnelle en tant qu’acteur, et présente sur France Ô, l’émission Multiscénik qui propose des captations intégrales de spectacle vivant d’Outre-mer et de la diaspora ouvrant ainsi plus largement encore les portes des théâtres des compagnies.
Nommé par le CSA, il a été Membre du Conseil d’administration de RFO, puis de l’Audiovisuel Extérieur de la France (TV5 Monde – RFI – France 24). Il a été membre du CPMHE (Comité Pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage) et Président de l’Agence pour le Développement des Œuvres et des Cultures d’Outre-Mer.
Catherine ALVARESSE est directrice des documentaires du groupe France Télévisions depuis janvier 2019. Elle était responsable des documentaires et magazines culturels de France 2 depuis mars 2016. Auparavant, elle a occupé le poste de Directrice adjointe de l’Unité Découverte et Connaissance chez ARTE FRANCE (2011-2016).
Elle a été Directrice Générale Adjointe d’EUROPE IMAGES INTERNATIONAL (2007-2011), Directrice des Coproductions Internationales de BOREALES (2006-2007) et responsable des Coproductions Internationales de TELE IMAGES INTERNATIONAL (2004-2006).
Auteure, réalisatrice depuis 1991, Anne Dörr aime raconter ou questionner la façon dont notre monde s’articule. Notre monde change et pour elle, l’art et la culture sont des invitations à trouver des chemins et du sens à notre vivre ensemble. Elle écrit et dirige également des formats courts. En 2018, elle a fondé l’association « Question de Cœur ». L’objectif est de valoriser des œuvres culturelles à but humaniste.
Depuis Juin 2020, Anne Dörr est élue au Conseil d’Administration de la Sacem.
Réalisateur, photographe et graphiste, la plupart des productions graphiques ou cinématographiques de Gilles Elie-Dit-Cosaque sont caractérisées par une écriture rythmée où les médias s’entremêlent. Des programmes courts comme Kamo, ou Un air de Césaire, des documentaires comme Ma grena’ et moi, Outre-mer Outre-tombe, Zétwal, La liste des courses, Nous irons voir Pelé sans payer, Je nous sommes vus ; ce sont autant de sujets de société traités avec un tact et un humour qui sont sa marque de fabrique. La pluralité des voix singulières qu’il compose mêle avec modestie l’analyse socio-politique du documentaire et la poésie narrative de la fiction. En 2021 il a d’ailleurs achevé son premier long-métrage de fiction Zépon qui devrait prochainement sortir sur les écrans.
Parallèlement à ces activités, son travail photographique ou graphique a donné lieu à des expositions personnelles ou collectives.
Olivier Sagne a travaillé pendant près de dix ans en tant qu’assistant-réalisateur sur les plateaux de télévision et de cinéma. Il s’est forgé une solide expérience dans les coulisses de longs-métrages aux côtés de metteurs en scène aux univers singuliers : Yassine Qnia, Albert Dupontel, Antonin Peretjatko, Rebecca Zlotowski…
Sa première réalisation autoproduite a été remarquée par un journaliste des Cahiers du Cinéma au cours du Festival Cinamazonia. Qualifié de « prometteur », son vécu dans un quartier populaire de Guyane, ses origines haïtiennes et son imaginaire convergent dans un court-métrage engagé : Lovena.
Le portrait de cette jeune prodige des échecs en situation irrégulière a été chaleureusement accueilli dans plusieurs festivals internationaux.
Investi sur le terrain culturel et associatif, le jeune réalisateur prend part aux actions d’éducation à l’image impulsées par la structure saint-laurentaise AVM-Pôle image du Maroni (Atelier Vidéo & Multimédia) dans les établissements scolaires ou au cœur des quartiers.
Olivier Sagne fait également partie des membres fondateurs de l’Association G-CAM (Guyane Cinéma Audiovisuel et Multimédia). Née dans l’Ouest en 2009, cette synergie de professionnels locaux est impliquée dans le développement de l’industrie du 7ème Art.
Présidente du SPICAG (Syndicat des Producteurs indépendants Cinéma et Audiovisuel de Guadeloupe).
Présidente et membre fondateur du Syndicat Producteurs indépendants Cinéma et Audiovisuel des Outre-mer (SPACOM).
Productrice (Société Vitamine C).
Depuis 2002, Christine Vial-Collet a acquis une solide expérience dans la production audiovisuelle. Tout d’abord en collaboration avec la société ICV, elle assure la direction de production de nombreux films, magazines ou émissions institutionnels mais aussi de documentaires ou de collections (La route de Mandja de Tony Coco Viloin/ Collection Miroir avec les réalisateurs/trices Mariette Monpierre, Dimitri Zandronis, Tony Coco Viloin).
A partir de 2011, Christine Vial-Collet produit des documentaires avec sa société Vitamine C (Les souvenirs d’Amalia, de Félix Hery, L’Écho des Océans et Les Loges des Forêts, de Franck Decluzet, Les baromètres du Climat, de Raphaël Rouyer et Félix Hery, Z’antiye Football club en coproduction avec la société Théorem).
Aujourd’hui, l’ambition de Christine Vial-Collet est de continuer la production de documentaires et de développer des projets de fiction.
En tant que présidente du Spacom, elle a initié avec les présidents des associations ou syndicats des autres régions et territoires ultramarins des actions visant à mieux structurer et développer le secteur en outremer.
Qu’ils soient en ligne ou dans le Camp de la Transportation, nos anciens continueront d’être les bibliothèques du monde, des vecteurs de transmission, laissez-vous porter par les sourires, restez curieux !