« Présenter des miroirs, bâtir des ponts et tisser du lien, une fenêtre ouverte sur tous les horizons avec des films qui vous viendront des 4 coins du monde »
Invité au FIFAC 2023, LE FESTIVAL AMAZÔNIA (Fi)DOC est un festival axé sur la production audiovisuelle du cinéma documentaire et de fiction des 9 pays qui composent l’Amazonie. Un espace important de formation, de diffusion et de réflexion sur le cinéma produit dans cette région mais aussi de découverte d’œuvres qui décrivent les réalités et le contexte si particulier de cette région et dont la circulation et la distribution est presque inexistante au Brésil et dans le monde.
La programmation est ouverte aux films produits à partir du 1er janvier 2023 qui concernent les régions des Guyanes, d’Amazonie et des Caraïbes et en rendent compte à travers des regards pluriels et variés suscitant un espace de réflexion, de mémoire et d’émotions.
Le festival ouvre sa sélection à deux types de production : les documentaires de création (courts et longs métrages) et les créations documentaires numériques (web docs, web séries, expériences interactives, animations, œuvres en réalité virtuelle ou 360°, montages expérimentaux).
Les films inscrits pourront être sélectionnés en compétition ou dans la catégorie « Écrans parallèles » (non compétitive). Les films retenus en compétition concourent pour 5 Prix :
Grand Prix FIFAC-France Télévisions / Prix du Jury / Prix du meilleur court métrage / Prix des Lycéens / Prix du Public.
18h cocktail de clôture offert par la mairie de Saint-Laurent du Maroni
19h Soirée de clôture et cérémonie de remise des prix.
20h40 carte blanche au Pôle Image Maroni
21h30 Projection du palmarès 2023 (meilleur contenu digital, meilleur court-métrage, meilleur-long métrage)
23h Concert de Nel-K & les Homies (live hip-hop-reggae)
Renaud Allilaire est Directeur délégué des documentaires société et géopolitique à France Télévisions, en charge de plusieurs rendez-vous sur France 2, France 3 et France 5.
Renaud Allilaire évoquera pour les professionnel.le.s présent.e.s, son métier, ses choix et les coproductions internationales de France Télévisions.
Géopolitique, société, comment les documentaires de France Tv s’emparent-ils de ces champs trop vastes? Quelle place pour les récits caraïbéens et amazoniens dans cette offre? A travers un échange sur les attentes et les lignes éditoriales de nos rendez-vous documentaires, Renaud Allilaire tentera de donner quelques clés pour travailler avec France Télévisions.
Passionné par l’écriture, ces textes sont le reflet de son vécu et de sa perception du monde. Il chante en français et en créole dans un style qui lui est propre ; oscillant entre rap et ragga dancehall.
Des influences antillaises, françaises et guyanaises accompagnent cet artiste qualifié de “conscient” par les médias.(cf” guyane underground”)
Sa musique rassemble par sa diversité.
En 2023, Nel-k décide de réunir des musiciens « Les Homies » pour former un groupe live et se lancer dans une tournée guyanaise !
Infos contact@manifact.org
Au studio du Centre dramatique Kokolampoe, case n°9
Au centre dramatique Kokolampoe, case n°7
Renseignements : 0594 34 26 88 – secretariat.ksandco@gmail.com
J’ai tellement bourlingué à travers le monde, marrainé et soutenu tellement de causes, ici, là et ailleurs, que je goûte avec délectation la saveur particulière de cette responsabilité : porter chez moi l’étendard du FIFAC. Son identité est bien installée et l’exigence est une de ses marques de caractère. C’est à la fois un honneur et une aventure. Je dois dire que j’ai noué avec le septième art, dès mon adolescence, une relation à la fois passionnelle, gourmande et confiante. La salle obscure suggère autant la parenthèse que la transgression. Je suis d’une génération où les divertissements étaient assez rigoureusement prohibés ou contrôlés pour les filles. Aller au cinéma relevait davantage de l’éducation que du loisir ou de l’initiation artistique. Idem pour le théâtre. De sorte que les rares films autorisés étaient didactiques ou religieux. Devenue étudiante indépendante à Paris, je ne vous raconte pas les orgies de cinéma que je m’offrais ! Tous les Gavras, les Kurosawa, Scola, Pasolini et de Sica, les Van Peebles, tous les Varda, Bergman, Herzog, Fassbinder, plus tard, les Jarmusch et Almodòvar, après Hitchcock, Lumet, Mankiewicz… Sans compter les ovnis comme Eisenstein, Ousmane Sembène…
Déjà, pour donner du plaisir, il faut savoir en prendre. Le public cinéphile doit se sentir chez lui, et le public novice doit se sentir à son aise. Nous allons tâcher de maintenir à la fois une ambiance de fête et un climat de découverte. Présider le jury représente pour moi la plus grande part de responsabilité dans cette double ambition. Et je sais combien tout le travail effectué en amont par les équipes de prospection, de repérage, de sélection et d’organisation, avec la précieuse contribution des partenaires aussi bien institutionnels que professionnels, est déterminant. Les autres membres du jury sont de telle qualité, à travers leurs bagages culturels, leurs parcours professionnels et leurs œuvres, que je ne doute pas que nous y parviendrons. Je me délecte déjà à l’idée des discussions probablement passionnées et érudites que nous aurons sur les documentaires.
C’est comme un recentrement du monde. Quelle autre région du monde porte, avec cette évidence et cette vigueur, à la fois la mémoire millénaire des êtres, des sociétés, des lieux, des environnements, des fracas et des harmonies, d’une part ; et d’autre part, le tumulte contemporain des revendications et des conflits ; le tourment des déséquilibres et des pouvoirs ; la conscience des identités composites ? Où trouve-t-on en même temps autant de continuités et de ruptures ? Et un tel art de la narration !
Le documentaire est censé satisfaire à une mission informative. Il laisse donc supposer une esthétique a minima, la rigueur dans le propos, et le prototype serait le documentaire historique où se succèdent des experts, leurs explications alternant avec des images d’archives. Sur l’autre rive, il y aurait le biopic, plus ou moins rigoureux, assez couramment générateur de divergences et de contestation vive ou modérée. Oppenheimer, par exemple, n’y échappe pas. Ce que des cinéastes ont démontré, c’est que le documentaire peut concilier l’exactitude scrupuleuse de faits, sans exclure la complexité ou l’ambivalence de personnages, avec une conception, une dynamique, une forme, bref, une esthétique qui ajoute beauté et épaisseur au sujet traité, qu’il s’agisse de personnalités, d’évènements majeurs, de nos environnements… C’est ce qu’ont très bien réussi Spike Lee avec Malcolm X et BlacKkKlansman ; Marcel Ophüls avec Le chagrin et la pitié ; Alexandra Dean sur Hedy Lamarr ; Agnès Varda sur les Blacks Panthers ; Sarah Maldoror avec Aimé Césaire ou Cap vert ; ou encore Nina Nawalowalo avec A boy called Piano. Ou même Al Gore et Guggenheim sur le climat.
Il y a le Politique qui englobe tous les actes de nos vies, dès lors qu’ils ont un rapport au social ; il y a le culturel, qui révèle nos façons d’être au monde, à la fois enracinés dans un lieu et une histoire, tout en restant disponibles aux autres et à leurs façons d’expliquer le monde et de rêver l’avenir ; il y a la politique qui tente de coudre la vie commune, d’y mettre de la cohésion par le partage des savoirs et l’accès aux arts ; et il y a le pouvoir qui doit conduire des politiques publiques favorables à l’émancipation individuelle, à la civilité, à la créativité. Au plus près des territoires, les collectivités peuvent ou pourraient beaucoup. L’Amazonie et la Caraïbe sont des organes palpitants de notre monde. Il faut leur élargir le champ.