Au studio du Centre dramatique Kokolampoe, case n°9
Au centre dramatique Kokolampoe, case n°7
Renseignements : 0594 34 26 88 – secretariat.ksandco@gmail.com
J’ai tellement bourlingué à travers le monde, marrainé et soutenu tellement de causes, ici, là et ailleurs, que je goûte avec délectation la saveur particulière de cette responsabilité : porter chez moi l’étendard du FIFAC. Son identité est bien installée et l’exigence est une de ses marques de caractère. C’est à la fois un honneur et une aventure. Je dois dire que j’ai noué avec le septième art, dès mon adolescence, une relation à la fois passionnelle, gourmande et confiante. La salle obscure suggère autant la parenthèse que la transgression. Je suis d’une génération où les divertissements étaient assez rigoureusement prohibés ou contrôlés pour les filles. Aller au cinéma relevait davantage de l’éducation que du loisir ou de l’initiation artistique. Idem pour le théâtre. De sorte que les rares films autorisés étaient didactiques ou religieux. Devenue étudiante indépendante à Paris, je ne vous raconte pas les orgies de cinéma que je m’offrais ! Tous les Gavras, les Kurosawa, Scola, Pasolini et de Sica, les Van Peebles, tous les Varda, Bergman, Herzog, Fassbinder, plus tard, les Jarmusch et Almodòvar, après Hitchcock, Lumet, Mankiewicz… Sans compter les ovnis comme Eisenstein, Ousmane Sembène…
Déjà, pour donner du plaisir, il faut savoir en prendre. Le public cinéphile doit se sentir chez lui, et le public novice doit se sentir à son aise. Nous allons tâcher de maintenir à la fois une ambiance de fête et un climat de découverte. Présider le jury représente pour moi la plus grande part de responsabilité dans cette double ambition. Et je sais combien tout le travail effectué en amont par les équipes de prospection, de repérage, de sélection et d’organisation, avec la précieuse contribution des partenaires aussi bien institutionnels que professionnels, est déterminant. Les autres membres du jury sont de telle qualité, à travers leurs bagages culturels, leurs parcours professionnels et leurs œuvres, que je ne doute pas que nous y parviendrons. Je me délecte déjà à l’idée des discussions probablement passionnées et érudites que nous aurons sur les documentaires.
C’est comme un recentrement du monde. Quelle autre région du monde porte, avec cette évidence et cette vigueur, à la fois la mémoire millénaire des êtres, des sociétés, des lieux, des environnements, des fracas et des harmonies, d’une part ; et d’autre part, le tumulte contemporain des revendications et des conflits ; le tourment des déséquilibres et des pouvoirs ; la conscience des identités composites ? Où trouve-t-on en même temps autant de continuités et de ruptures ? Et un tel art de la narration !
Le documentaire est censé satisfaire à une mission informative. Il laisse donc supposer une esthétique a minima, la rigueur dans le propos, et le prototype serait le documentaire historique où se succèdent des experts, leurs explications alternant avec des images d’archives. Sur l’autre rive, il y aurait le biopic, plus ou moins rigoureux, assez couramment générateur de divergences et de contestation vive ou modérée. Oppenheimer, par exemple, n’y échappe pas. Ce que des cinéastes ont démontré, c’est que le documentaire peut concilier l’exactitude scrupuleuse de faits, sans exclure la complexité ou l’ambivalence de personnages, avec une conception, une dynamique, une forme, bref, une esthétique qui ajoute beauté et épaisseur au sujet traité, qu’il s’agisse de personnalités, d’évènements majeurs, de nos environnements… C’est ce qu’ont très bien réussi Spike Lee avec Malcolm X et BlacKkKlansman ; Marcel Ophüls avec Le chagrin et la pitié ; Alexandra Dean sur Hedy Lamarr ; Agnès Varda sur les Blacks Panthers ; Sarah Maldoror avec Aimé Césaire ou Cap vert ; ou encore Nina Nawalowalo avec A boy called Piano. Ou même Al Gore et Guggenheim sur le climat.
Il y a le Politique qui englobe tous les actes de nos vies, dès lors qu’ils ont un rapport au social ; il y a le culturel, qui révèle nos façons d’être au monde, à la fois enracinés dans un lieu et une histoire, tout en restant disponibles aux autres et à leurs façons d’expliquer le monde et de rêver l’avenir ; il y a la politique qui tente de coudre la vie commune, d’y mettre de la cohésion par le partage des savoirs et l’accès aux arts ; et il y a le pouvoir qui doit conduire des politiques publiques favorables à l’émancipation individuelle, à la civilité, à la créativité. Au plus près des territoires, les collectivités peuvent ou pourraient beaucoup. L’Amazonie et la Caraïbe sont des organes palpitants de notre monde. Il faut leur élargir le champ.
Comme chaque année, la mobilisation de bénévoles, responsables et désireux.ses de s’investir est nécessaire à la bonne organisation du festival. Chacun y a une place, quels que soient son âge, son expérience et son savoir-faire.
Participez à cette aventure en rejoignant notre équipe de bénévoles, venez partager votre dynamisme et mettre votre bonne humeur au service des artistes, partenaires, intervenant.e.s et du public du festival. Ensemble, nous pourrons nous réjouir de la réussite du Festival.
Pour ce faire, vous pouvez envoyer un mail à logistique@festivalfifac.com, un SMS ou via Whatsapp au +594 694 02 31 15 avec en objet : « Bénévole + Nom/Prénom.
Touna Akʉlʉ, Wata Mama, Manman Dilo ou Yemenja, c’est ainsi que peut être nommé ce mystérieux personnage, mi-femme mi-poisson, que partagent les peuples de Guyane. Ce projet à l’effigie de la “mère des eaux“ est une exposition protéiforme aux inspirations hip-hop, qui propose un imaginaire collectif autour de cette inexplicable créature, qui questionne notre rapport aux éléments.
Des séances seront organisées dans la journée auprès d’un public de lycéen.ne.s et collégien.ne.s.
Le soir se tiendra une soirée tous publics, avec la projection d’un long-métrage documentaire issu de la programmation du FIFAC 2023.
Séances scolaires
8h30-10h00
LOÏC LERY, DU FLINGUE AU STYLO
de Stéphane Krausz, Sonia Medina
France – Martinique / 2023 / 52’ / Français / Zycopolis Productions
10h15 -12h00
de Philippine Orefice
France – Guyane / 2023 / 52’ / Français – Anglais – Ndjuka / 5°Nord Productions – Dynamo production
13h30-15h00
LOÏC LERY, DU FLINGUE AU STYLO
de Stéphane Krausz, Sonia Medina
France – Martinique / 2023 / 52’ / Français / Zycopolis Productions
Séance grand public
19h00-20h00
de Jorane Castro
Brésil / 2023 / 1h40 / Portugais brésilien – Vostfr / Cabocla filmes productions – Aldabra films
La programmation est ouverte aux films produits à partir du 1er janvier 2022 qui concernent les régions des Guyanes, d’Amazonie et des Caraïbes et en rendent compte à travers des thèmes, des regards pluriels et variés suscitant un espace de réflexion, de mémoire, d’émotions.
Le festival ouvre sa sélection à deux types de production : les documentaires de création (courts et long métrages) et les créations documentaires numériques destinées à des visualisations sur tablette, téléphone ou ordinateur (web docs, web séries, expériences interactives, animations, œuvres en réalité virtuelle ou 360°, montages expérimentaux).
Les films inscrits pourront être sélectionnés en compétition ou dans la catégorie « Écrans parallèles » (non compétitive). Les films retenus en compétition concourent pour 6 Prix : le Grand Prix FIFAC-France Télévisions / le Prix du Jury / le Prix du meilleur court métrage / le Prix des Lycéens / le Prix du meilleur Contenu Numérique / le Prix du Public.
En proposant le meilleur de la programmation, l’activité « Hors les murs » vise à toucher un plus grand nombre de spectateurs, avec des séances tout public ou destinées aux établissements scolaires et la volonté de se déployer dans des communes isolées de l’Ouest Guyanais.
Des programmes spécifiques en milieu scolaire sont l’occasion de faire découvrir aux élèves des œuvres auxquelles ils ont difficilement accès.
Cette année, le FIFAC a préparé un catalogue disponible en téléchargement ici afin de découvrir les films et d’effectuer votre sélection. En fin de catalogue, une programmation thématique vous est proposée.
1. Téléchargez le catalogue en cliquant ici !
2. Faites votre sélection parmi plus d’une trentaine de films, ou bien choisissez parmi les parcours thématiques préalablement conçus, disponibles en fin de catalogue.
3. Contactez-nous ensuite par téléphone au 06 94 40 67 27 ou par email : production@festivalfifac.com afin de définir avec vous des dates de projections.
Contactez-nous par email (production@festivalfifac.com). Nous vous aiderons à façonner une programmation sur-mesure.
Félicitations aux deux réalisateurs guyanais Audrey et Maxime Jean Baptiste. Leur court métrage Écoutez le battement de nos images, présenté au FIFAC 2021 a été nominé au César 2023. Abordant la conquête spatiale française d’un point de vue inédit au travers du regard d’une jeune guyanaise, il explore sans jugement la mémoire enfouie et silencieuse d’une population invisibilisée dont la vie a basculé.
Le film Del Otro Lado, de Ivan Guarnizo (Colombie), lauréat du Grand Prix FIFAC / France Télévisions poursuit sa tournée internationale et a obtenu, récemment, le Prix du meilleur film documentaire au CineHorizontes de Marseille. Ce road movie évoque l’histoire surprenante d’une relation entre un geôlier FARC et sa captive dans la forêt colombienne, vers la voie du pardon.
Los Ninos de las Brisas de Marianela Maldonado (Etats-Unis, France, Venezuela) lauréate du Prix du jury de la meilleure réalisatrice et Vai Cavalo de Harold Grenouilleau et Vincent Rimbaux (France, Brésil), lauréats du Prix du jury lycéen ont été sélectionnés au FIPADOC qui ouvre l’année des grands festivals internationaux du documentaire à Biarritz.
Ces deux films retracent une histoire de résistance, de résilience et de persévérance d’enfants tantôt au Venezuela, tantôt au Brésil où la musique pour les uns, et les courses de chevaux pour les autres ne sont pas de simples loisirs d’enfants mais l’unique porte de sortie vers une vie hors de la misère.
La fable hypnotique, Abisal de Alejandro Alonso (France, Cuba), lauréat du Prix du meilleur court-métrage documentaire a obtenu le premier prix du Meilleur court métrage documentaire au Festival Internacional del Nuevo Cine Latinoamericano à la Havane.
Il explore les nouvelles façons de créer et de vivre le cinéma, à travers la jeune création internationale mais aussi caribéenne, en plein bouillonnement, et pourtant absente des circuits de diffusion traditionnels.
Il révèle des films rares et inédits, forge l’esprit critique, et propose des moments d’échanges, de réflexion et surtout de convivialité autour des œuvres en compagnie de leurs créateurs, de critiques, et d’autres professionnels de la filière audiovisuelle. Pour faire vivre des expériences inédites au spectateur, NOUVEAUX REGARDS se déplace dans des lieux insolites comme le Jardin de Valabreuse avec sa séance « forêt mystique et mystérieuse », l’habitation Zevallos pour une soirée festive musique et cinéma et s’ouvre à la réalité virtuelle avec sa section Regards 2.0. Quant à la section Caribbean Look, elle propose une compétition officielle de films réservée aux productions caribéennes et guyanaises ou traitant de cet espace géographique et culturel.
Retrouvez toute sa programmation sur : www.nouveauxregardsff.com
À la croisée des chemins entre traditions et modernité, retrouvez Wani de Kerth Agouinti et Nicolas Pradal, retraçant l’histoire du deuil, et de sa résilience par l’exposition des rituels.
Dans Camopi one de Laure Subreville, musique et image se tissent dans une narration à plusieurs voix, où se confrontent les générations et les civilisations.
Les nuits bleues de l’indépendance de Jean-Philippe Pascal et Vianney Sotès narre l’histoire de la lutte armée aux Antilles françaises pour l’indépendance.
Regardez La fabrique des pandémies de Marie-Monique Robin, alertant sur la relation entre la biodiversité et la santé.
Découvrez Au nom de nos ancêtres, esclaves et négociants de Aurélie Bambuck retraçant l’histoire de deux personnes dont les ancêtres ont participé à la traite négrière. L’une est descendante d’esclaves, l’autre descendante de négociants.
Film plein d’humanité, Les passagers du pont de Mariette Monpierre raconte l’histoire de deux hommes aux antipodes, l’un des quartiers prospère et l’autre modeste. Suite à l’arrivée d’un cyclone, malgré leurs différences, ils se promettent l’entraide de part et d’autre du pont.
Des Antilles au djebel de François Reinhardt suit les antillais durant la guerre d’Algérie.
Suivez l’histoire du poète et homme politique ayant marqué l’imaginaire des marie-galantais avec Sur les traces de Guy Tirolien de Yaël Selbonne.
Regardez Chronique de la terre volée de Marie Dault, lauréat du FIFAC 2021 racontant comment un décret de Chavez a permis la régularisation de bidonvilles et a enclenché l’écriture des « chroniques du barrio ».
Vai Cavalo de Harold Grenouilleau et Vincent Rimbaux.